PRECISION ET QUALITE AU FEMININ
Encore largement perçue comme un bastion masculin, l’industrie connaît aujourd’hui une transformation profonde, portée par des femmes qui y trouvent non seulement leur place, mais aussi de véritables perspectives d’épanouissement et de carrière. Dans un secteur exigeant où la technicité, la rigueur et la responsabilité sont de mise, les parcours féminins comme celui d’Océane Nicolas témoignent d’une évolution des mentalités et des pratiques.
À 29 ans, cette technicienne en contrôle non destructif chez Rabas Protec, à Saint-Nazaire, incarne cette nouvelle génération de professionnelles engagées et passionnées. Depuis plus de huit ans, elle veille à la qualité de pièces aéronautiques avec une précision et un savoir-faire salués. Un métier exigeant qu’elle exerce avec détermination, dans une entreprise qui valorise la polyvalence et la montée en compétences.
Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre poste actuel ? Océane Nicolas : Je m’appelle Océane Nicolas, j’ai 29 ans et je travaille chez Rabas Protec depuis un peu plus de huit ans. J’exerce dans le domaine du contrôle non destructif, plus précisément en ressuage. Mon travail consiste à vérifier l’intégrité de pièces destinées à l’aéronautique, en appliquant des normes très strictes comme celles d’Airbus. C’est un métier de rigueur, essentiel à la sécurité.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler dans ce secteur ? O.N. : J’étais déjà dans l’industrie auparavant, notamment chez Total où j’ai été apprentie puis opératrice. À la fin de cette expérience, j’ai souhaité me rapprocher de ma région natale, la région de Saint-Nazaire. J’ai envoyé des candidatures et Rabas Protec m’a proposé ce poste que je ne connaissais pas du tout. Ça a été une belle découverte. Le goût pour l’industrie m’est venu en seconde générale, lorsque j’ai compris que je voulais quelque chose de plus concret, en lien avec les sciences. J’ai alors intégré un bac pro "procédés de l’industrie", puis j’ai enchaîné les opportunités.
Quels défis avez-vous rencontrés en tant que femme dans l’industrie ? O.N. : Franchement, je n’ai jamais été freinée par le fait d’être une femme. Il y a parfois des remarques ou des tests de la part de certains formateurs, notamment en début de carrière. Ils voulaient voir si j’allais réussir une tâche seule. C’était une forme d’épreuve, mais j’ai relevé le défi avec succès. Dans l’ensemble, je trouve qu’on se complète bien entre hommes et femmes : on n’aborde pas toujours les problèmes de la même manière, et c’est une richesse.
Que préférez-vous dans votre métier ? O.N. : J’aime le fait que ce soit un travail précis, avec des responsabilités importantes. Ce qui me motive aussi, ce sont les certifications régulières qu’on doit repasser tous les cinq ans. Je viens de valider à nouveau mon niveau 2 en ressuage, ce qui implique une semaine de formation, des examens pratiques et théorique. C’est valorisant, car cela me permet de rester à jour et de continuer à exercer. Et puis, chez Rabas, je suis formée à plusieurs postes, ce qui me rend polyvalente et me permet de mieux comprendre l’ensemble du fonctionnement de l’entreprise.
De quoi êtes-vous la plus fière ? O.N. : D’avoir obtenu et renouvelé mes certifications avec succès. Et aussi de la confiance qu’on m’accorde au sein de l’équipe : je peux remplacer des collègues sur différents postes, ce qui montre que je suis reconnue pour mes compétences. Ce sentiment d’utilité et de reconnaissance, c’est ce qui me rend fière. |
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Quels stéréotypes persistent encore selon vous ?
O.N. : Le seul point qui revient souvent, c’est la question de la force physique. C’est vrai qu’il peut y avoir une différence sur le port de charge, mais je n’ai jamais été laissée seule face à ça. Mes collègues sont toujours prêts à m’aider sans que j’aie besoin de le demander. Et au final, on montre très bien qu’on est capables, avec nos propres méthodes et nos forces.
Comment décririez-vous votre expérience en tant que femme dans l’industrie ?
O.N. : Je dirais qu’elle est très positive. Je n’ai jamais eu à subir de comportements déplacés, que ce soit chez Total ou chez Rabas. Les mentalités changent, les femmes sont de plus en plus recherchées dans le secteur, et on nous écoute. Il y a une vraie volonté de mixité et d’inclusion.
Un conseil pour celles qui hésitent à se lancer ?
O.N. : N’ayez pas peur ! Les femmes ont totalement leur place dans l’industrie aujourd’hui. Si vous aimez un métier, il ne faut pas vous arrêter à des clichés. Ce n’est pas parce qu’on est une femme qu’on ne peut pas évoluer ou être reconnue. L’industrie, c’est un secteur où l’on peut s’épanouir pleinement, tant personnellement que professionnellement.