OSER, EVOLUER, TRANSMETTRE : LE PARCOURS D'UNE FEMME DANS L'INDUSTRIE
L’industrie change de visage grâce à des femmes qui, chaque jour, prouvent que motivation et compétence n’ont pas de genre. À 42 ans, Jessica Nalin est responsable d’une équipe de production chez MFC, à Machecoul. Elle a débuté comme opératrice avant de gravir les échelons, grâce à sa polyvalence, sa ténacité et la confiance que d’autres ont su lui accorder.

Aujourd’hui, elle encadre jusqu’à 25 personnes, transmet ses savoirs, accompagne les nouveaux et fait évoluer les mentalités. Rencontre avec une professionnelle engagée, passionnée, et bien décidée à montrer que dans l’industrie, chacun peut trouver sa place.
|
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre poste actuel chez MFC ? Jessica Nalin : Je m’appelle Jessica Nalin, j’ai 42 ans et je travaille chez MFC depuis dix ans. J’ai commencé comme simple opératrice, puis je suis devenue polyvalente, et aujourd’hui, je suis responsable d’une ligne de production. Mon rôle, c’est d’organiser le travail, accueillir les nouveaux, encadrer les équipes et régler les problèmes pour que tout se passe au mieux. Selon les vélos que l’on fabrique, je peux encadrer entre 15 et 25 personnes.
Qu’est-ce qui vous a amenée à travailler dans cette entreprise ? J.N. : C’est avant tout une histoire de hasard. J’étais fleuriste de formation, rien à voir avec l’industrie. J’avais passé mon diplôme, mais je n’ai jamais exercé. Après avoir eu mes enfants, j’ai fait pas mal de missions d’intérim. MFC, je connaissais déjà un peu : j’avais travaillé là, du temps où ça s’appelait encore Cycleurope. Puis un jour, on m’a proposé un CDI. C’était le bon moment : j’avais trois enfants, un projet de maison, et besoin de stabilité. L’ambiance m’a tout de suite plu, et j’ai senti que je pouvais évoluer.
Justement, qu’est-ce qui vous a donné envie de rester dix ans ? J.N. : L’ambiance d’équipe, déjà. Il y a beaucoup de solidarité ici. C’est une entreprise à taille humaine, avec un esprit assez familial. Et puis les horaires aussi : on travaille en 2x8, du lundi au vendredi, avec tous nos week-ends. Quand on a une vie de famille, c’est précieux. J’ai vu d’autres environnements, mais ici, on peut concilier travail et vie personnelle. On a aussi du temps pour soi. Et puis, le travail est intéressant, diversifié, jamais monotone.
De quoi êtes-vous la plus fière dans votre parcours ? J.N. : D’avoir été nommée leader de chaîne. Ce n’était pas un objectif au départ, je n’avais pas forcément confiance en moi. Mais quelqu’un a cru en moi, un collègue qui m’a formée, qui m’a dit « tu peux le faire ». Aujourd’hui, je suis à ma place et je transmets à mon tour. Et je suis fière de voir des opérateurs ou opératrices progresser grâce à mon accompagnement. Quand quelqu’un arrive en disant "je ne vais jamais y arriver", et qu’il finit par maîtriser, c’est une vraie satisfaction.
Quelles sont, selon vous, les qualités essentielles pour ce métier ? J.N. : Il faut savoir communiquer, être patient, avoir l’esprit d’équipe. Il faut aussi savoir se remettre en question, rester ouvert à d’autres méthodes. Moi, je considère que chacun a quelque chose à apporter, et je mets tout le monde sur un pied d’égalité, filles comme garçons. Dans mon équipe, tout le monde est capable de tout faire, quels que soient les postes. Ce qui compte, c’est l’envie, la curiosité, et le respect des autres. |
![]() |
Quelles réussites ou projets vous tiennent le plus à cœur ?
J.N. : Mon évolution personnelle, bien sûr. Mais aussi celle de mes collègues. Je pense à Isabelle, une opératrice que j’ai formée, qui a elle aussi évolué. Elle ne pensait pas y arriver, mais elle a pris confiance, elle s’est lancée, et aujourd’hui, elle réussit très bien. Ça prouve que tout le monde peut progresser, à condition qu’on leur donne une chance et qu’on les soutienne.
Avez-vous ressenti des difficultés en tant que femme dans l’industrie ?
J.N. : Franchement, non. Chez MFC, je n’ai jamais ressenti de différence de traitement entre les hommes et les femmes. On est jugés sur nos compétences, pas sur notre genre. Ce n’est peut-être pas pareil partout, mais ici, je n’ai jamais eu à prouver que j’étais à ma place.
Quel message aimeriez-vous faire passer aux jeunes femmes qui hésitent à se lancer dans l’industrie ?
J.N. : Osez. Il ne faut pas se dire que ce n’est pas un métier pour vous. L’industrie, ce n’est pas réservé aux hommes. Chacun a ses qualités, son style, sa manière de faire. On est tous différents, mais on est complémentaires. Il y a de la place pour tout le monde. Il faut juste faire le premier pas, essayer, et voir si ça vous plaît. Rien n’est impossible dans la vie.

